Entendre sa p’tite voix

Se retrouver

On entend souvent cette phrase selon laquelle il faut être à l’écoute de sa p’tite voix : notre voix intérieure, celle qui sait ce dont on a besoin, ce qui est bon pour nous.

Mais comment la reconnaître, sans se faire prendre au piège par le mental ?

Cette distinction me paraît primordiale car parfois, lorsque l’on essaie de faire le silence en soi pour retrouver cette p’tite voix intérieure, celle du cœur, et bien on tombe sur une toute autre voix. Et celle-ci prend bien souvent beaucoup de place : elle se répète, crie, rumine en boucle de sorte qu’il est même difficile de ne pas l’entendre.

Pourtant, on s’en porterait bien mieux si on pouvait la faire taire cette voix-là. Celle qui ne vient pas de l’intérieur, mais qui a été imprégnée de force par l’extérieur. A coup de critiques, de jugements, de condamnations, sous prétexte d’éducation ou d’adaptation forcée à une norme. Cette voix qui revient à chaque doute, à chaque hésitation, sous la forme d’une ritournelle : « tu n’y arriveras jamais », « tu n’es pas doué.e pour ça », « tu ne fais pas comme il faut », « tu devrais avoir honte », « t’as vu à quoi tu ressembles ? », « mais tu te prends pour qui ? », « tu n’es pas à ta place »…

Cette voix-là renforce le personnage que l’on a voulu nous faire prendre, ce masque que l’on nous met sans nous demander notre avis, et qui pèse de plus en plus lourd au fil du temps. Chaque remarque anodine, chaque jugement hâtif amenuise notre petite étincelle de lumière divine. Au point que nous n’osons plus briller de notre véritable lumière, car nous ne nous sentons plus légitimes. Et nous nous éloignons de plus en plus de notre véritable nature, au point de ne plus entendre notre propre voix.

C’est alors que ces critiques entendues de l’extérieur, ou parfois imaginées par manque de confiance en soi, semblent nous revenir de l’intérieur. Nous les avons intériorisées au point de croire qu’elles coïncident avec nos propres valeurs. Et le risque est alors que cette voix-là prenne le dessus et nous pousse à nous enfermer dans ce personnage limité, qui n’ose pas agir pour changer les choses et être enfin pleinement épanoui.e.

Chaque épreuve, chaque défi qui se présente devient l’occasion de se rejouer intérieurement ces scènes où l’échec, l’amertume et la victimisation paraissent être les seules issues possibles.

Or, si dans un premier temps il n’est pas possible de faire taire définitivement cette voix, nous avons le pouvoir de ne pas l’écouter, de ne pas lui accorder le statut de vérité ultime, afin de laisser la possibilité d’un dénouement autre advenir.

Comment ? En écoutant ce qui se joue en soi, derrière cette grosse voix qui nous pousse à nous sentir si petit et à rester dans notre mal-être en ruminant et en surjouant ce rôle de victime que l’on connaît si bien qu’il nous colle à la peau.

Et qui chuchote loin derrière ? Notre cœur d’enfant, pleinement connecté à notre âme par la joie de vivre, la confiance et la détermination.

Notre véritable p’tite voix intérieure nous apaise lorsque nous l’entendons, elle nous ramène à ce que nous sommes réellement : des êtres emplis d’amour qui souhaitons avancer joyeusement dans le monde, en paix et en harmonie. Et non ce petit personnage qui s’agrippe aux détails qui lui permettent de s’auto-alimenter dans son processus de victimisation.

Alors dès maintenant, lorsqu’une petite voix vient à vous : vérifiez si ce que vous entendez vous redonne confiance ou renforce vos peurs ? Est-ce que ce qui alimente vos pensées vous porte ou vous écrase ? Auquel cas reprenez votre pouvoir : vous pouvez décider de l’importance que vous souhaitez donner à ces pensées. Les laisser aller ou vous y accrocher ?

Nourrissez les fulgurances qui vous poussent à oser aller vers ce qui vous nourrit réellement, à vivre en accord avec vos émotions et vos valeurs.

Arrêtez d’alimenter ce combat intérieur perdu d’avance par votre personnage. Car ce personnage n’est pas vous. Vous êtes en perpétuel changement. Rien ne peut vous définir.

Vous êtes ce que vous décidez d’être.

Profitez de chaque prise de conscience pour ressentir de la gratitude envers votre potentiel infini. Ne vous fermez plus de portes. Ouvrez votre espace des possibles et vous verrez. L’univers y répondra. Les changement adviendront, les bonnes personnes se présenteront à vous, les belles occasions aussi. A vous de les percevoir, en vous autorisant à les vivre.